• Chapitre 2

    chapitre 2

    un endroit trop sombre

     

    Un bruit de chaînes me réveilla. Ouvrant doucement les paupières, je me vis accrochée tel un bébé koala au garçon. Je me blottis encore plus à lui. Il dormait toujours. Ces mains tremblaient, son visage ruisselait de sueur. Je lui essuya le visage , en faisant attention à ne pas le réveiller. Toujours dans son cauchemar, je lui frottais la tête.

    -la , la, fis-je en l’imitant.

    Il cessa de s'agiter, et se réveilla doucement.

    -bonjour princesse, susurra t-il plein de tendresse dans mon oreille.

    -désolée de t'avoir réveillé, je voulais juste que ton mauvais rêve finisse.

    -grâce à toi, je suis de nouveau calme, bien joué.

    -tu n'as pas trop mal ?

    -où ça ?

    -et bien, à tes poignets.

    -non, merci de t’inquiéter. Tu penses qu'elle nous a oublié ?

    -certainement pas. Du moins, pas moi.

    -et toi sa va mieux ? Me demanda t-il en se calant plus confortablement contre le mur.

    -oui, avec toi je n'ai pas peur.

    -peur de quoi ? Du noir ?

    -non, d'être enfermée. Depuis toute petite, je ne supporte pas d'être dans une pièce clause. Tu sais, j'ai l'impression de voir des ombres...

    -tu es claustrophobe ?

    -claus...quoi ?

    -claustrophobe. Sa veut dire que tu ne peux pas rester dans une même salle sans piquer une crise de nerf.

    -mmmhhh.... c'est bizarre comme mot, gloussais-je.

    -je n'ai pas pu te demander hier, mais comment tu t'appelles ?

    -Jeanne! Et toi ?

    -Moi c'est Paul. J'ai 13 ans et mon anniversaire est le 3 septembre.

    -ouah tu es vieux !

    -pardon ? Je n'ai que 3 ans de plus que toi, je te rappelle.

    Il m'observa un moment sans un mot.

    -qu'as tu au nez ? Me questionna t-il.

    -hein ? Aïe ! Piaillais-je en le touchant, ça doit être hier quand Elle m'a donné un coup de pied dedans.

    -tu as un gros bleu, ma pauvre. Attend, je sais se que je vais faire.

    Il me retourna de sorte que je puisse être face à lui sur ces genoux et posa ces lèvres dessus. Rouge comme une pivoine je le laissa terminer et détournais la tête.

    -pourquoi t'as fait ça ?!

    -ma mère me dit souvent qu'un baiser est magique. Dès que tu embrasses la plaie, la douleur disparaît. Alors, sa marche ?

    Le tâtant, j'écarquillais les yeux.

    -je n'ai plus mal ! C'est magique ! Ta maman est sorcière, elle est trop forte !

    -n'est ce pas ! Sourit-il.

    Un léger dé-clique venant de la porte se fit entendre et Madame apparut, un plateau à la main.

    -et bien, je vois que tu n'attend pas, petit garnement, déjà entrain de peloter ma fille à se que je vois.

    Il rougit et me posa. Je me plaçais à côté de lui et m'accrochais à sa manche.

    -alors, tu as décider de collaborer ? Soupira-elle.

    -pour quoi ?

    -pour vivre avec nous, voyons.

    -vous, non mais je compte bien emmener Jeanne avec moi dès que je sortirais d'ici !

    Il m'attrapa et me plaça dans le creux de ses jambes, m'enlaçant de façon protectrice entre ses bras enchaînés. Plaquée contre lui, mes yeux se mirent à pétiller. C'était la première fois que quelqu'un était aussi attentionné à mon égard. Je resserrais ma poigne sur sa chemise, toute contente. Je n'avais encore jamais reçut d'amour, si bien que sa me faisait tourner la tête.

    -mais bien sur, si tu y arrive un jour. Attaché comme tu es, tu ne risque pas d'aller loin, a part si tu te coupe les poignets.

    -pourquoi m'avoir enlevé ?

    -Jeanne te voulais pour son anniversaire, sa coule de source.

    -elle était contre plutôt !

    -extérieurement oui, mais intérieurement, elle ne voulait absolument pas que tu t'en ailles.

    -je crois que vous avez mal cerné ces pensées, ricana-t-il, elle veut partir d'ici et non rester, que se soit avec moi ou encore vous.

    -tu veux t'en aller ma chérie ? Laisser ta pauvre mère seule ?

    La réponse était évidente pour moi, mais je savais se qui risquait de m'arriver si je révélais la vérité. Je ne pouvais pas répondre non, non plus, où Paul serrait déçu et ne voudrait plus me parler. Je la regarda en silence.

    -apparemment, tu as perdu ta langue aujourd'hui. Quand à toi, tu va rester avec nous que sa te plaise ou non.

    -tout ce que je veux c'est rentrer chez moi et retrouver ma mère !

    -mais je suis Ta mère désormais.

    -jamais vous ne serez ma mère, railla t-il en crachant sur les chaussures de Madame Duchamps.

    Je poussa un petit cris de surprise pendant qu'Elle hoqueta. Sa tête devint rouge écrevisse.

    -tu l'auras voulu, espèce de délinquant ! Tu croupiras ici jusqu'à la fin de tes jours ! Cria-t-elle en le visant.

    Elle balança le plateau de toute ces forces sur sa cible. Ayant tout anticipée, je me dégagea de ces bras, fis un pas en avant et reçut le plat en pleine tête. Le pain, le jus, tout vola en l'air. L'assiette vint s'exploser contre le mur tandis que le verre contre mon bras droit. Mon arrière crâne heurta agressivement le sol dans un « poum ». Paul, affolé ,me prit dans ces bras en hurlant quelque chose. Tout ce que j'entendais était des vrombissements dans mes oreilles, et d'atroces douleurs derrière le crâne. Les yeux vitreux, je vis Madame, me retirer de mon ami et partir, le laissant paniquer, seul dans la cave. Non, je me devais d'y retourner, je ne veux pas le laisser seul. Mais mes dernières forces m'avaient déjà quittés, et ma connaissance suivait.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :